Diminution des GES - Deux solutions à notre portée

Publié le 30 mai 2019

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En 2012, le VÉ était un choix plutôt idéologique. En 2019, c’est un choix logique pour le portefeuille, en plus d’être une solution à la réduction des GES.

Avez-vous l’impression, comme moi, que les véhicules électriques (VÉ) ont la cote au Québec?  Le nombre de membres qui communiquent avec nos services-conseils automobiles à ce sujet ne cesse de croître. Leur motivation ? Réduire leur dépendance au pétrole, certes. Mais le vrai déclic, c’est lorsqu’ils réalisent qu’un VÉ finit par coûter moins cher qu’une voiture conventionnelle.

Certains signes ne mentent pas. Hydro-Québec ajoutera 1600 bornes de recharge rapide en 10 ans. Le Salon de l’auto de Montréal a inauguré sa zone « Générateur » réservée à l’électrification de la mobilité, le Salon du véhicule électrique se déploie à Québec, en plus de Montréal,  pour  une première fois en mai... Et voilà que les deux tiers de ceux qui magasinent une voiture envisagent un VÉ ou un hybride, selon un sondage 2018 de CAA-Québec.

Le nombre de VÉ double

La SAAQ indique que 40 000 véhicules électriques sont actuellement immatriculés au Québec; c’est près du double par rapport à l’an dernier. En 2015, le Québec a fixé l’objectif de 100 000 véhicules branchables sur les routes en 2020. Nous étions plusieurs à exprimer des réserves... Aujourd’hui, d’aucuns estiment que l’objectif est à portée de main, en partie grâce à nos voisins ontariens.

En effet, le gouvernement conservateur provincial a mis un terme aux subventions dès son élection. Résultat? Le transfert de ces véhicules vers le Québec. Et l’engouement suscité chez les consommateurs québécois prouve une chose : l’enjeu en matière de VÉ, c’est l’offre, qui doit être abondante en nombres et en variété.

Une étude de Bloomberg* estime qu’avec la baisse du prix des batteries, le coût d’achat d’un VÉ deviendra très « compétitif » dès 2024, sans l’aide de subvention. Et d’ici là, l’autonomie des batteries s’améliorera encore.

Attaquons-nous aux GES!

Disons-le, en 2012, le VÉ était un choix plutôt idéologique. En 2019, c’est un choix logique pour le portefeuille, en plus d’être une solution à la réduction des GES. Mais attention, il ne représente qu’à peine 1% des quelque 5 millions d’autos en circulation. Notre parc-autos actuel est donc polluant et continuera de l’être pendant longtemps!

On fait quoi? On s’en occupe! Oui, mais comment? Le Fonds vert existe précisément pour cela, s’attaquer aux GES. L’introduction d’un programme d’incitatifs financiers du genre « Réno-Vert » pour mieux entretenir nos véhicules offre cette occasion. L’idée n’est pas de maintenir des « minounes » sur le chemin aux frais de l’État, mais plutôt d’éviter la surconsommation d’essence et de s’assurer que les véhicules sur nos routes sont en bon état et ne polluent pas à outrance. Et pour cela, nous estimons que le Fonds vert peut jouer un rôle.

Évidemment,  une  telle mesure nécessite du courage et un engagement concret pour l’avenir. Rappelons-nous que le tiers des GES provient de nos autos à combustion et qu’on peut avoir un impact réel sur l’air que nous respirons.  Le voulons-nous vraiment?  Sommes-nous prêts à faire preuve d’initiative? Une chose est certaine, il est temps de mettre en place les solutions qui sont à notre portée.

*Bloomberg New Energy Finance, Electric Vehicles, 2018.