Combien ça coûte vraiment, une auto électrique?

Avec les véhicules à essence, on a pris l’habitude de séparer leur prix d’achat des coûts d’utilisation. Sauf que pour objectivement comparer les prix de ces véhicules avec celui des véhicules hybrides branchables ou des véhicules électriques (VE), il faut considérer le coût global du véhicule. En tenant compte du prix d’achat et du coût d’utilisation, on évite de comparer des pommes avec des oranges.

Véhicule électrique: bye bye, station-service!

Car là où faire le plein d’essence représente une dépense hebdomadaire de plusieurs dizaines de dollars pour un modèle classique, on ne parle que de quelques dollars pour recharger un VE au bureau ou à la maison. Sur une base annuelle, il peut coûter entre 1920 et 2560$ en essence dans le cas d’une Honda Civic 2018 (en fonction du prix de l’essence) pour 20 000 km parcourus. Une Nissan Leaf parcourra la même distance à un coût annuel légèrement sous les 300$ pour la même distance parcourue, observe Martin Archambault, porte-parole de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ). Et si on se fie aux statistiques, c’est un calcul que les gens possédant un véhicule électrique ont déjà fait, puisque près de 90 pour cent des électromobilistes «font le plein» en se branchant à la maison, la nuit, ajoute-t-il.

Un entretien moins fréquent sur une mécanique électrique

À cette économie d’argent s’ajoute donc aussi une économie de temps, puisqu’on n’a plus à visiter de station-service sur une base régulière. En fait, même les visites chez le garagiste s’espacent, étant donné que l’entretien d’une mécanique électrique est moins fréquent, et moins compliqué que celui d’une mécanique traditionnelle. C’est aussi moins coûteux, ce qui entre aussi dans le calcul du coût réel de son véhicule, observe Jesse Caron, spécialiste automobile pour CAA‑Québec.

Consommation, entretien: comment l’électromobilité est plus abordable?

«Le meilleur exemple est l’usure des freins», qui est réduite de beaucoup puisqu’un système de freinage à récupération d’énergie fait le gros du boulot à leur place, dit-il. «Quand on achète une voiture électrique, le prix d’acquisition peut paraître élevé. Mais on peut économiser ensuite des centaines de dollars par an au chapitre de l’entretien, dans le cas d’un véhicule purement électrique.» Évidemment, le plein d’énergie demeure la principale économie à l’électromobilité, à condition de faire un bon kilométrage et de conserver le véhicule assez longtemps pour amortir la dépense initiale.

En combien de temps amortir le prix d’achat d’un véhicule hybride?

L’Institut du véhicule innovant de Saint-Jérôme publie annuellement un guide d’achat sur les véhicules électriques qui permet d’estimer le temps nécessaire pour amortir le coût d’achat d’un tel véhicule. La surprime à l’achat sur certains véhicules hybrides branchables peut ainsi être amortie en moins d’un an (ou 20 000 km), mais de façon générale, l’électromobilité s’avère plus économique après cinq ans. Ça peut aller plus vite: dans le cas de la Leaf et de la Civic utilisé plus haut, cette période d’amortissement est même réduite à trois ans, précise l’AVEQ. Dans tous les cas, comme au Canada, on conserve généralement son véhicule de sept à huit ans en moyenne, il est raisonnable d’espérer d’économiser en troquant le moteur thermique pour le moteur à électrons.

«Sans compter que les prochaines générations de véhicules électriques auront une autonomie suffisante pour remplacer son véhicule principal, ce qui permettra d’amortir encore plus rapidement leur prix d’achat», conclut Jesse Caron.

Ressources

Guide Branchez-vous de l’IVI

Comparateur de véhicules électriques de Ressources naturelles Canada