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Essai routier

AJAC Festival des essais 2024

Notre expert a participé au Festival des essais, en route vers le prix de la Voiture canadienne de l’année 2025

6 décembre 2024

L'essentiel à retenir

Survol

Photos: O'Connell Creative, sauf pour les BMW X3 et Toyota Crown Signia (par Jesse Caron)

Le décompte a commencé. Il reste environ deux mois avant que l’Association des journalistes automobiles du Canada (AJAC) dévoile les prix de la Voiture canadienne de l’année 2025, qui couronnent le meilleur véhicule du millésime dans quatre catégories:

  • Voiture canadienne de l’année
  • Véhicule utilitaire canadien de l’année
  • Voiture électrique canadienne de l’année
  • Véhicule utilitaire électrique canadien de l’année

Ces récompenses prestigieuses ne sont pas attribuées à tout vent. Elles constituent plutôt le fruit d’un processus de vote rigoureux auquel participe l’expert auto de CAA-Québec, Jesse Caron. Membre de l’AJAC depuis plus de 14 ans, il a d’ailleurs complété la première étape du scrutin, au même titre que 45 de ses consœurs et confrères établis aux quatre coins du pays.

Résultat: l’AJAC a dévoilé en décembre le top 5 des demi-finalistes dans chaque catégorie. En fait, le palmarès compte plutôt six noms dans trois des segments, où deux véhicules ont récolté exactement le même nombre de votes.

Consultez le Verdict ci-dessous pour découvrir les 23 modèles qui ont décroché la faveur du jury jusqu’à maintenant!

Le programme de la Voiture canadienne de l’année exige que les membres conduisent, durant l’année qui précède le scrutin, chacun des véhicules pour lesquels ils votent. Pour ce faire, les jurés peuvent compter sur leurs essais hebdomadaires, sur les lancements de nouveaux modèles tenus par les constructeurs autos ainsi que sur le Festival des essais de l’AJAC.

Notre expert a participé à l’édition 2024 de cet événement, à la fin octobre dernier, afin d’échantillonner le plus de modèles possible avant le vote. Parmi les véhicules qu’il y a essayés, il en a retenu cinq qui l’ont marqué pour de bonnes – et parfois de moins bonnes – raisons.

Voyez la section Évaluation pour en savoir plus sur les 5 découvertes de CAA-Québec au Festival des essais de l’AJAC.

Verdict

Voici les cinq demi-finalistes dans chacune des catégories des prix des véhicules canadiens de l’AJAC.

Voiture canadienne de l’année 2025

  • Acura Integra Type S
  • Genesis G70
  • Genesis G80
  • Honda Civic
  • Ex aequo: Toyota Camry et Toyota Prius

Véhicule utilitaire canadien de l’année 2025

  • Chevrolet Trax
  • Hyundai Santa Fe
  • Mazda CX-70
  • Nissan Kicks
  • Ex aequo: Subaru Forester et Toyota Land Cruiser

Voiture électrique canadienne de l’année 2025

  • BMW i4
  • Fiat 500e
  • Hyundai IONIQ 6
  • Lucid Air
  • Toyota Prius hybride rechargeable

Véhicule utilitaire électrique canadien de l’année 2025

  • Cadillac Lyriq
  • Hyundai Ioniq 5 N
  • Hyundai Kona électrique
  • Kia EV9
  • Ex aequo: Mazda CX-70 PHEV et Volvo EX30

Les 3 finalistes de chaque catégorie formeront la liste des 12 meilleurs véhicules de l’année. Celle-ci sera annoncée au Salon de l’Auto de Montréal, le 16 janvier prochain.

Pour connaître les véhicules gagnants, il faudra attendre la journée des médias du Salon International de l’Auto du Canada, à Toronto, le 13 février 2025.

Évaluation

BMW X3 M50 xDrive

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Il y a longtemps que le BMW X3 figure parmi les VUS compacts de luxe les plus convoités. Il mérite bien cette popularité, grâce entre autres à son habitacle logeable, à sa finition soignée et à ses qualités dynamiques indéniables.

Fraîchement dévoilée, la quatrième génération du modèle conserve un air de famille à l’extérieur ainsi que des mécaniques bien connues, quoique mises au goût du jour. La version M50 que nous avons essayée tire d’ailleurs 11 chevaux additionnels de son six cylindres en ligne turbo à hybridation légère, pour un total de 393. Pour le moment, la gamme fait l’impasse la motorisation hybride rechargeable à quatre cylindres offerte ces dernières années.

La fougue et le raffinement du «six-en-ligne» se font immédiatement sentir, d’autant plus que la boîte automatique à huit rapports d’origine ZF complète toujours aussi bien ce moteur. L’agilité demeure également au rendez-vous, même si la direction nous a semblé beaucoup plus légère qu’avant, ce qui émousse les sensations.

Certaines personnes pourraient vouloir utiliser les modes de conduite pour resserrer le coup de volant, mais BMW les a remplacés par une sélection d’«ambiances» qui modifient le thème des superbes écrans intérieurs… et, pour certaines d'entre elles, les paramètres de la conduite, mais sans trop décrire comment. D’ailleurs, le retrait de presque toutes les commandes physiques, y compris celles des buses de ventilation, rend parfois la conduite exaspérante. Nous espérons (probablement en vain) que cette tendance disparaisse aussi vite qu’elle est arrivée.

Fiat 500e

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Voilà une petite nouvelle qui commence sa carrière avec un énorme défi à relever. Désormais exclusivement électrique, la citadine italienne propose une autonomie de 227km. C’est justement ce qui risque de la condamner prématurément, malgré qu’elle constitue actuellement la voiture à batterie la plus abordable sur le marché.

Or, rares sont les conducteurs qui parcourent régulièrement les 400 à 500km désormais attendus des véhicules électriques. Les personnes seules et les couples pourraient donc y trouver un moyen de transport vif, économique et parfaitement adapté aux trajets urbains grâce à son extraordinaire agilité. En prime, Fiat a enfin corrigé la position de conduite «clownesque» de l’ancienne 500. Les minuscules places arrière disqualifient cependant la 500e comme voiture familiale.

Nous avons été surpris de ne trouver aucun réglage pour accentuer la récupération d’énergie au freinage ni de mode de conduite à une pédale. De tels paramètres seraient particulièrement pertinents pour préserver au maximum l’autonomie. Au moins la petite capacité de la batterie (42kWh) raccourcit-elle de beaucoup la recharge par rapport aux standards de l’industrie.

Hyundai IONIQ 5 N

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Nouveau phare de la performance chez Hyundai, l’IONIQ 5 N ne fournit pas moins de 601 (oui, six cent un!) chevaux bien fringants. Inutile de dire qu’avec une telle puissance sous le pied droit, la personne au volant ne s’ennuiera pas… et pourrait même se mettre sérieusement dans l’embarras.

Mais des véhicules électriques survitaminés, il y en a d’autres. Ce qui distingue vraiment le VUS compact sportif de Hyundai, ce sont ses modes N e-shift et N Active Sound+, qui permettent de le transformer instantanément en un simili-véhicule à essence – arrêts à la pompe en moins. Au toucher d’un des deux boutons «N» du volant, une boîte de vitesses à huit rapports et une sonorité sportive apparaissent comme par magie pour ravir les nostalgiques des moteurs thermiques.

Diablement réussis, les changements de vitesses simulés et les pétarades affectées nous ont plaqué un sourire niais au visage tout au long de notre essai. Ces effets sont parfaitement irrationnels et ils réduisent probablement les performances, mais ils créent une forte dépendance lorsqu’on sillonne des routes secondaires. La beauté, c’est qu’on peut les faire disparaître en un battement de cils pour retrouver le silence de l’électricité lors d’un long trajet.

Paramétrable jusqu’à la moelle et tout aussi pratique que les autres IONIQ 5, la version N peut donc incarner tour à tour le rôle d’un paisible vaisseau familial et celui d’une désarmante machine sportive. Les 80 000$ que Hyundai en demande ne sont pas de la menue monnaie, d’autant plus qu’ils éliminent toute possibilité de subvention gouvernementale. Nous vous mettons toutefois au défi de trouver un autre caméléon du genre au même prix, surtout si vous ne désirez l’alimenter que d’électrons.

Subaru BRZ tS

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Il y a déjà deux ans que roule la seconde génération du BRZ, le petit coupé qu’a conçu Subaru en collaboration avec Toyota. Ce dernier décline d’ailleurs une voiture très semblable sous l’appellation de GR86. Les deux modèles sont réputés pour leur équilibre, leur agilité et leur agrément de conduite remarquables, particulièrement lorsqu’on les commande avec la boîte manuelle – ce que fait une vaste majorité de la clientèle.

Cette année, Subaru a aiguisé encore davantage le dynamisme de sa sportive en commercialisant une version tS. Les ingénieurs se sont inspirés de la défunte berline STI pour affiner la suspension de la BRZ, en plus d’opter pour un système de freinage du spécialiste Brembo.

L’ensemble convainc. Sur le court circuit aménagé pour évaluer la tenue de route des participantes du Festival des essais, la BRZ tS s’est aisément montrée la plus grisante et maniable des 19 que nous avons conduites. Cette diminutive deux-portes s’accroche férocement au bitume et sa direction ultraprécise, son rouage à propulsion de même que sa faible masse permettent d’effacer promptement tout écart de conduite. Les lignes droites d’une longue piste auraient raison de sa puissance limitée, mais sur la route, on peut souvent exploiter à fond le moteur sans trop risquer d’ennuis.

Il faut seulement prendre garde aux longs parcours en BRZ, que la position de conduite extrêmement basse, l’habitacle étriqué – oubliez les symboliques places arrière! –, la suspension ferme, l’empattement court et l’insonorisation déficiente rendent plutôt pénibles.

Toyota Crown Signia

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Vous rappelez-vous la première Toyota Venza, offerte de 2009 à 2016? Cette pratique familiale surélevée a eu le temps de se faire bon nombre d’adeptes au Québec avant que la vague des utilitaires en ait raison. Presque neuf ans après son abandon, Toyota réinvestit ce créneau avec la Crown Signia.

Le constructeur a beau parler d’un VUS, les proportions de sa nouvelle venue rappellent trop celles d’une Subaru Outback pour ne pas la classer parmi les rares familiales encore offertes en Amérique du Nord. D’ailleurs, elle dérive étroitement d’une des seules berlines surélevées du moment, la Crown tout court. Si vous ne voulez vraiment pas entendre le mot «familiale», vous pouvez toujours parler d’un multisegment.

La Crown Signia avalera certes moins de bagages qu’un Grand Highlander hybride, puis elle remorquera environ la moitié moins lourd. En revanche, elle consommera un peu moins d’essence, en plus d’accueillir ses occupants dans un habitacle plus raffiné. Et son long espace de chargement garantit tout de même assez de polyvalence pour une famille active.

Confortable et stable à défaut d’être athlétique, cette voiture aurait le potentiel de ravir des clients à Subaru grâce à sa motorisation hybride et à la réputation de fiabilité inébranlable de Toyota. Hélas, ce dernier a choisi d’importer au Canada une seule version tout équipée de la Crown Signia, dont la facture dépasse les 60 000$, tous frais compris. C’est 10 000$ de plus que pour l’Outback la plus cossue, et 20 000$ (!) au-dessus du prix de la plus abordable… Autant dire que les jeux sont déjà faits.

Fiche technique