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SUBARU Forester 2025
Un peu plus VUS, un peu moins familiale haute sur pattes
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Habitacle polyvalent
- Visibilité préservée
- Traction intégrale éprouvée
- Raffinements mécaniques prometteurs
- Équipement de série amélioré
- Version hybride enfin annoncée
Points négatifs
- Écran tactile de 11,6 pouces surchargé
- Fiabilité toujours à surveiller
- Surveillance des angles morts absente du modèle de base
Survol
Subaru a profité du Salon de l’auto de Los Angeles pour dévoiler la sixième génération du Forester. Millésimée 2025, cette nouvelle cuvée perpétue la tradition d’évolution chère à son constructeur… du moins, sur le plan mécanique et dans l’habitacle. Car cette fois-ci, la marque aux six étoiles a osé s’éloigner un peu de ses crédos stylistiques habituels. Dans la même veine de modernisation, elle évoque (enfin) l’arrivée d’une version hybride de son VUS compact, mais pas avant un an.
Les livrées strictement thermiques du Forester 2025 commenceront à arriver du Japon au printemps prochain. Le constructeur divulguera les prix, les cotes de consommation de carburant et les spécifications complètes plus près de la date de mise en marché.
Nous savons déjà que les cinq variantes habituelles – Commodité, Tourisme, Sport, Limited et Premier – sont reconduites, avec une liste d’équipement révisée. Le modèle Commodité gagne notamment des jantes en alliage, un aileron, des ports de recharge USB à l’arrière et la climatisation automatique à double zone. La version Sport affiche des accents de couleur bronze plutôt qu’orangée (y compris les jantes), en plus d’offrir la même chaîne audio Harman Kardon que les Forester plus chers ainsi qu’une sellerie en similicuir. Le hayon électrique des finitions Tourisme et supérieures s’enrichit d’une ouverture mains libres activée par le pied. Enfin, des sièges avant ventilés et un système de surveillance périphérique apparaissent dans la version Premier.
Subaru ne confirme pas le retour de l’aventurière déclinaison Wilderness pour le moment, mais il ne faudrait pas s’étonner d’une annonce à cet effet l’an prochain.
Verdict
Vent de fraîcheur ou assimilation aux standards de la horde de rivaux du Forester? Ce sera au public de s’exprimer. Mais il faut se réjouir que Subaru ait combiné ce brin d’audace avec le maintien des vertus de sécurité, de visibilité et de polyvalence qu’il chérit depuis si longtemps. Sans nous attendre à une révolution, nous avons hâte de pouvoir vérifier, sur la route, si les nombreux raffinements qu’allègue le constructeur poliront (ou pimenteront?) l’utilisation d’un véhicule particulièrement bien adapté à la conduite au Québec, mais quelque peu affadi avec les années.
Évaluation
Carrosserie, habitacle et espace de chargement
Subaru indique que la garde au sol et le format du Forester redessiné demeurent très similaires à ceux de la génération sortante. S’il a l’air plus large, c’est principalement en raison de sa calandre plus imposante que jamais et des nombreux éléments esthétiques horizontaux qui inaugurent une nouvelle signature visuelle pour le constructeur. Les stylistes ont même légèrement effilé la partie arrière afin de réduire l’effet de «carrure étroite» qui a toujours caractérisé le modèle.
Au bout du compte, le Forester délaisse encore un peu plus son image de familiale surélevée pour se coller davantage à celle d’un VUS. Le constructeur a quand même tenu à maintenir certaines traditions, comme celle de la grande surface vitrée qui, en principe, devrait assurer une excellente visibilité.
Dans le même esprit, l’espace et la polyvalence associés à la génération sortante figurent toujours bien haut sur le menu de la nouvelle mouture. Nous avons pu le confirmer en «visitant» l’habitacle des deux exemplaires présents au Salon de l’auto de Los Angeles, à la mi-novembre 2023. Une famille de quatre trouvera ses aises à l’intérieur, sauf peut-être si elle essaye d’installer un volumineux siège pour enfant derrière un baquet avant reculé au maximum.
Le constructeur explique que les sièges avant s’inspirent étroitement de ceux du Crosstrek 2024, dont le confort a séduit plusieurs essayeurs de CAA-Québec.
Toujours selon Subaru, la largeur d’ouverture du hayon a diminué de 5cm; elle demeure cependant considérable, et quasi uniforme de haut en bas. Cette portière donne toujours accès à un compartiment lui-même large et long, et dont la hauteur sous les appuie-tête s’est améliorée au fil des générations.
On peut en dire autant de la qualité des matériaux et de la finition. Les véhicules exposés à Los Angeles étaient des modèles de préproduction, mais leurs garnitures et leur assemblage semblaient déjà soignés.
Le coup d’œil général demeure toutefois très semblable à celui de l’ancien modèle, outre quelques clins d’œil visuels moulés dans le plastique du tableau de bord et des bas de portières. Toutes les versions, sauf la moins chère, rassemblent donc toujours la majorité des commandes dans un écran tactile de 11,6 pouces. Orienté à la verticale, cet écran est mieux organisé et plus rapide depuis sa dernière mise à jour, apparue d’abord dans les Legacy et Outback 2023 et le Crosstrek 2024. Il demeure quand même chargé; Subaru aurait avantage à ramener plus de boutons physiques pour la ventilation et pour certaines fonctions d’assistance à la conduite.
En revanche, un bon vieux levier de vitesses «au plancher» reste au programme, tout comme une paire de cadrans analogiques jumelée à un petit écran devant le conducteur. Cette configuration n’impressionne pas autant qu’une instrumentation entièrement numérique, mais elle a le mérite d’être impeccablement claire.
Sécurité
Subaru regroupe sous le vocable EyeSight la plupart des caractéristiques usuelles d’assistance à la conduite. De série dans le Forester 2025, la quatrième génération de ce système comporte une caméra à grand angle dont les données complètent celles déjà acquises par la paire de caméras symétriques qui constitue le fondement du dispositif. De concert avec un servofrein électrique, cet ajout contribue à accélérer et adoucir les réactions, affirme Subaru.
En outre, une nouvelle fonction d’assistance à l’arrêt d’urgence peut immobiliser le véhicule si la personne au volant ne réagit pas aux avertissements émis lorsque le régulateur de vitesse adaptatif et le système de suivi de voie sont activés. Les versions Touring et supérieures, munies d’un dispositif de communication intégré, appelleront automatiquement les secours si l’arrêt d’urgence se déclenche.
Il faut toutefois déplorer que Subaru prive toujours le modèle de base de la surveillance des angles morts et de l’alerte de circulation transversale arrière. Ces deux technologies d’aide à la conduite s’inscrivent certes parmi les plus utiles au quotidien.
La protection contre l’impact du Forester redessiné n’a pas encore été évaluée. L’Insurance Institute for Highway Safety classe la génération actuelle parmi ses meilleurs choix, malgré des résultats imparfaits à son nouveau test de protection des occupants arrière en cas d’impact frontal et à son test de collision latérale récemment rendu plus sévère. Il faudra voir comment le modèle 2025 résistera à ces intrusions.
Mécanique
Subaru a conçu le Forester renouvelé autour de sa plateforme globale, qui sert déjà d’assise au modèle actuel et à la plupart des véhicules de la marque. Le constructeur dit avoir augmenté sa rigidité torsionnelle de 10%, notamment en triplant la longueur d’adhésifs structurels.
Cette solidité accrue lui a permis de recalibrer la suspension afin d’améliorer le confort de roulement. Les ingénieurs ont aussi modifié les attaches de barres stabilisatrices pour réduire l’inclinaison en virage, encore bien présente dans plusieurs produits Subaru. Pour la première fois, la version Sport compte sur des amortisseurs et des ressorts bien à elle qui, d’après le constructeur, devraient la rendre un peu plus ferme que les autres.
Comme le plus récent Crosstrek, le Forester 2025 reçoit désormais une direction à double pivot dérivée de celle de la sportive WRX. Il n’est toutefois pas question de ramener sous son capot le moteur turbo offert jusqu’en 2018 dans la variante XT. Subaru estime que les 20% de clients canadiens qui le choisissaient désiraient surtout le reste des caractéristiques qui distinguaient cette version.
C’est donc dire que tous les Forester sortiront d’usine avec une mouture remaniée du quatre cylindres à plat qui équipe actuellement la série. Malgré une cylindrée inchangée de 2,5 litres, Subaru prétend en avoir retouché plusieurs composantes – entre autres, les injecteurs, le vilebrequin, le collecteur d’échappement et le radiateur. Le couple gagne 2 livres-pied pour culminer à 178, tandis que la puissance perd 2 chevaux pour plafonner à 180.
La seule transmission offerte restera une automatique à variation continue capable de simuler huit rapports fixes en forte accélération – ou par l’entremise de palettes derrière le volant des modèles Tourisme et supérieurs. Le constructeur dit avoir remplacé 80% des composantes de la boîte, notamment pour en réduire les vibrations, aviver l’accélération et diminuer la soif de carburant sur l’autoroute.
Il faudra cependant patienter pour connaître les cotes de consommation d’essence ou, mieux encore, mesurer nous-mêmes le résultat de ces changements. Le Forester actuel se débrouille plutôt bien à cet égard même s’il présente un rouage intégral à prise constante, chose rare dans la catégorie. Les habitués de la marque auront deviné que ce système, d’une efficacité redoutable, continuera d’équiper chaque exemplaire vendu.
La future version hybride non branchable, la première de la série Forester, emploiera-t-elle le système 4x4 habituel de Subaru? La question est légitime, puisque le constructeur a seulement confirmé que le groupe motopropulseur s’articulera autour de la technologie de Toyota. Celle-ci remplace habituellement le lien mécanique avec le train arrière par un moteur électrique actif seulement en cas de perte d’adhérence ou d’accélération initiale, par exemple.
Nous avons également hâte de connaître l’effet de l’insonorisation et des équipements additionnels sur le poids du véhicule et, ultimement, sur la consommation. Souhaitons que l’aérodynamique améliorée compense la hausse potentielle.
Impressions de conduite
Aucun journaliste auto n’a encore pu prendre le volant du Subaru Forester 2025. CAA-Québec espère toutefois être aux premières loges lorsque les premiers essais auront lieu, probablement d’ici le printemps 2024.
Si les changements se comparent à ceux qui ont touché le Crosstrek 2024, que nous avons évalué l’été dernier, le portrait pourrait s’avérer fort satisfaisant.