La mobilité chez les aînés: passer de conducteur à passager
Prendre la décision d’accrocher ses clés
Lorsque les cours de perfectionnement, les limites raisonnables et les itinéraires sécuritaires ne suffisent plus, il est temps de prendre sa retraite de la conduite automobile. Mais même avec une bonne planification et de la préparation, renoncer à ses clés n’est facile pour personne. Plusieurs craignent de devenir prisonniers ou dépendants des autres. Tout dépend du point de vue.
Les alternatives à la conduite automobile
Surmonter la résistance au changement
«Il faut se constituer un réseau d’entraide. On peut rendre certains services aux autres, puis ils nous rendent la pareille.»
— C. Therrien
Il arrive qu’un conducteur âgé ait si peur de devenir dépendant des autres qu’il rejette tout argument raisonnable, même à l’encontre du bon jugement. C’est normal! Le mieux c’est de procéder par étape:
Pendant que l’aîné utilise encore son véhicule, il peut offrir ses services de chauffeur à d’autres aînés. Il sera moins réticent à le demander pour lui-même le moment venu.
Il n’y a pas d’urgence pour vendre le véhicule. Celui-ci peut même être utilisé par un proche pour transporter l’aîné pendant une période de transition.
Aider un proche à accepter son nouveau statut de passager
Pour la plupart des gens, renoncer à conduire – tout comme vieillir, d’ailleurs – n’est pas un événement soudain, mais plutôt un processus graduel. Plus vous discutez tôt des conséquences inévitables du vieillissement, mieux votre proche sera en mesure de trouver des solutions satisfaisantes. S’il sait à quoi s’attendre, il a plus de chance d’assumer son nouveau rôle de passager:
Discutez ouvertement.
Soyez attentif à ses besoins.
Évitez le harcèlement et la confrontation.
Encouragez-le à évaluer ses compétences ou à consulter un professionnel de la santé.
Faites preuve d’attention et de compréhension.
Élaborez un plan d’action avec lui.
Plusieurs personnes âgées qui conduisent depuis longtemps n’ont jamais pris l’autobus ou le métro, par exemple, et leur première expérience influencera leur attitude et leur décision de continuer dans cette voie ou non. Un proche peut donc:
S’informer des horaires ou des itinéraires
Acheter les laissez-passer d’autobus, de métro, etc.
Accompagner la personne pour sa première sortie
Être encourageant et disponible
Témoignages d’aînés qui ont «accroché leurs clés»
«Il y a plusieurs façons de continuer à sortir si on n’a plus de voiture.»
— G. Doyon
«L’autobus à Laval c’est gratuit pour les personnes âgées. On a aussi des navettes qui peuvent nous emmener dans les centres d’achat partout, alors se déplacer n’est pas un problème.»
— D. Pouliot
«J’ai vraiment trouvé ça difficile au début de prendre l’autobus, mais je m’y suis habitué et j’ai rencontré des gens. Parfois, on prend même un café ensemble.»
— V. Barnabé
«Je vois mon fils et mon petit-fils plus souvent, car ils m’accompagnent pour faire mes commissions.»
— J. Frazer
«Quand j’ai vendu ma voiture, je me suis créé un budget pour les transports, je paye mes passages en autobus et mes taxis… je ne me casse pas la tête quand il pleut notamment.»
— P. Hébert
«Chaque fois que mon amie me conduit quelque part, je lui prépare un petit plat, comme elle est seule, elle apprécie beaucoup!»
— M. Tremblay
«Ouf, je ne voulais rien savoir de vendre ma voiture, pour moi c’était impensable. Je me suis même disputée avec ma fille. Avoir su… Je suis tellement moins stressée et avec l’argent de la vente et des assurances, je me suis payé un beau voyage!»
— A. Beaudoin
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