Financement et mobilité

Publié le 20 février 2020

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On doit reconnaître que l’amélioration de la mobilité des Québécois implique un financement accru. Cela, autant pour l’entretien et l’amélioration des routes que pour les transports collectifs. Mais on a aussi grandement besoin de solutions novatrices, voire audacieuses. Et cela ne pourra se faire en demandant encore plus d’argent aux automobilistes qui font déjà largement leur part. La mobilité, c’est l’affaire de tous les Québécois. Voilà l’essentiel du message que CAA-Québec a porté auprès des élus l’automne dernier, lors de la consultation entreprise par le gouvernement sur le financement de la mobilité.

Chaque fois qu’un automobiliste passe à l’électrique ou adopte le transport collectif, il paie moins de taxes. Des taxes, on veut tous en payer moins. Mais soyons réalistes, ce qui est bon pour l’individu ne l’est pas toujours pour la collectivité : nos routes sont en piteux état et nos réseaux de transports collectifs ont besoin d’un électrochoc. L’équation traditionnelle impliquant la taxe sur l’essence devra être revisitée, car on aura moins d’argent pour financer des besoins grandissants.

Le gouvernement du Québec est donc à la recherche de solutions. Par exemple,  on a entendu parler de la taxe kilométrique. L’idée : taxer l’automobiliste sur la base des kilomètres parcourus et non sur la base des litres d’essence. L’option mérite d’être analysée. Mais attention! Cela ne doit pas être un moyen détourné d’en demander encore plus aux automobilistes. Il faut se le dire, l’auto demeure incontournable pour nombre de citoyens qui ne peuvent compter sur d’autres options pour effectuer leurs déplacements. En ce sens, les solutions retenues devront être adaptées aux différentes réalités et capacités de payer.

Ce chantier doit permettre au gouvernement de mettre de côté les vieux réflexes d’additionner taxes par-dessus taxes sur le dos des automobilistes. Il est plutôt l’occasion rêvée de faire mieux, et différent, pour améliorer notre mobilité collective.

Faire preuve d’audace, c’est oser faire autrement. Et dans sa responsabilité d’assurer la saine gestion des fonds publics, le gouvernement doit absolument revoir l’usage des sommes versées au Fonds vert, lui aussi financé majoritairement par les automobilistes. Cet argent doit avant tout permettre l’émergence de nouvelles initiatives de mobilité, en favorisant des solutions efficaces et adaptées. Pensons par exemple à des incitatifs au covoiturage ou à l’autopartage.

Le gouvernement doit donc stimuler l’émergence de solutions concrètes de financement, et mieux prioriser. Parce que les automobilistes donnent déjà beaucoup. Les quelque 4 milliards versés annuellement en taxes et droits divers pour l’entretien, le développement et les dépenses liées aux routes et aux transports collectifs parlent d’eux-mêmes. Oui, la mobilité est bien l’affaire de tout le monde, et les solutions de financement pour l’avenir doivent être équitables et durables. Ce sont les citoyens, pas les systèmes, qui doivent être au cœur de la réflexion.