L‘inspection en bâtiment: une bonne pratique à encadrer

Publié le 16 novembre 2021

Le marché immobilier est en ébullition au Canada et au Québec depuis plusieurs mois, voire quelques années. Surenchères, promesses d’achat multiples, rareté de l’offre, voilà quelques termes que nous entendons de plus en plus dès qu’une propriété se retrouve sur le marché.

Or, dans l’espoir de se démarquer, plusieurs acheteurs renoncent désormais aux bénéfices d’une inspection préachat sur la propriété convoitée.  Mais la fin justifie-t-elle les moyens? Est-ce un risque bien calculé de s’en priver?

Quand on sait que l’achat d’une propriété est souvent l’investissement d’une vie, cette situation est préoccupante.  Une bonne inspection préachat est cruciale pour savoir dans quoi on s’embarque. Une bonne inspection préachat est un bilan de santé pour guider l’acquisition, mais aussi pour prévoir les coûts d’entretien futurs et maximiser son investissement.

Comment se protéger en l’absence de balises?

Les réticences des futurs acheteurs sont compréhensibles. À la crainte de voir leur offre rejetée, s’ajoute le défi d’obtenir une inspection de qualité. Il n’existe actuellement aucun ordre professionnel, aucune formation obligatoire et aucun permis n’est requis pour ce travail. Comment choisir avec confiance un inspecteur?

On retrouve bien quelques associations d’inspecteurs en bâtiment qui ont développé un code de déontologie et des règles de pratique, mais il ne s’agit pas de normes officielles de l’industrie.

Et rien n’oblige les acheteurs à procéder à une inspection préachat. C’est dommage, surtout dans un marché immobilier effervescent, car renoncer à une inspection équivaut, ou presque, à acheter les yeux fermés et à se priver de recours si un vice devait être découvert. On s’expose alors à des coûts bien plus élevés que celui d’une inspection.

Le temps de passer à l’action

La Régie du bâtiment travaille actuellement à l’élaboration d’une norme pour encadrer la profession d’inspecteur en bâtiment et assurer une rigueur d’exécution du service. Le gouvernement tergiverse depuis longtemps sur la possibilité de rendre l’inspection obligatoire une fois qu’une offre d’achat d’une propriété a été signée.

C’est fort de plus de 20 ans de services conseils en habitation que nous soutenons l’adoption de nouvelles pratiques. Nous avons pu le constater, le statut quo nuit aux consommateurs et au marché immobilier. Il est temps de passer à l’action et d’encadrer une pratique essentielle dans le processus d’acquisition d’une propriété.

Les pistes de solution sont nombreuses et les enjeux de taille. Et à bien y penser, c’est toute la société qui sera gagnante si on fait mieux dans ce domaine.