L’aspect écologique des véhicules électriques

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On entend souvent dire que les véhicules électriques ne sont pas vraiment écologiques, car leur construction est polluante. Qu’en est-il vraiment? Expert: Jesse Caron, expert automobile. Invité: Daniel Rochefort, conseiller en mobilité électrique, Roulons électrique. Animateur: Pierre-Olivier Fortin, porte-parole.

Transcription

(Publicité sur fond musical, voix masculine)  

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Jesse Caron 

Avec l’énergie renouvelable qu’on a au Québec, les véhicules électriques sont beaucoup plus écologiques que les modèles à essence. 

(Thème musical) 

Pierre-Olivier Fortin 

Le véhicule qui pollue le moins et qui coûte le moins cher, c’est toujours celui qu’on n’achète pas. Un autre principe de base pour l’environnement: c’est préférable, et de loin, de garder son véhicule longtemps et bien entretenu plutôt que de changer tous les 4 ans.  

Maintenant qu’on a dit ça, on peut débattre. Entre le véhicule électrique et le véhicule à essence, lequel est le moins dommageable? L’expert auto de CAA-Québec, Jesse Caron, nous explique que pour trouver la réponse à cette question-là, c’est qu’il faut tenir compte de tout le cycle de vie du véhicule, de la conception jusqu’au dépotoir.  

Voici Sans détour, le balado de CAA-Québec sur la mobilité électrique. 

(Musique) 

Jesse Caron 

On entend parfois dire que la construction des véhicules électriques est plus polluante que celle des véhicules à essence. Ben pour le moment, c’est encore vrai.  

Les véhicules électriques ont besoin de métaux difficiles à extraire, surtout pour entrer dans la composition des batteries. Par exemple, la production du nickel émet beaucoup de gaz à effet de serre et celle du cobalt soulève des enjeux humains et géopolitiques importants. En plus, il y a certains matériaux qui ont besoin d’un traitement très polluant qui se fait presque exclusivement en Chine avant qu’on puisse les intégrer en grande quantité dans les moteurs de véhicules électriques. Mais l’écart se rétrécit entre la construction d’un véhicule électrique et celle d’un véhicule à essence.  

Et dans tous les cas, fabriquer un véhicule neuf demande énormément de ressources. Alors si on a un véhicule à essence en bon état, il vaut vraiment mieux le garder longtemps que de le changer rapidement pour un véhicule électrique.  

(Musique) 

Jesse Caron 

Quand on analyse l’ensemble du cycle de vie d’un véhicule, la phase d’utilisation est beaucoup plus importante que celle de la construction. Dans les endroits où l’électricité est faite avec du charbon, c’est peut-être pas encore le temps de passer au véhicule électrique, par exemple en Inde où ça va prendre plusieurs décennies, ou même en Alberta.  

Mais au Québec, comme partout où l’énergie est renouvelable, les véhicules électriques ont une empreinte écologique beaucoup plus faible que les modèles à essence qui utilisent du pétrole de plus en plus dommageable à produire. Grâce à notre électricité propre, les effets négatifs des véhicules électriques sur l’environnement sont nettement inférieurs à ceux des véhicules à essence, et là on parle de la construction à la mise au rencart des véhicules après environ 300 000km. Et c’est encore mieux pour les véhicules électriques récents.  

(Musique) 

Jesse Caron 

Daniel Rochefort est un conseiller en mobilité électrique engagé dans la campagne Roulons électrique, qui est un programme de Transition énergétique Québec. Voici comment il résume la situation. 

Daniel Rochefort 

La voiture électrique, c’est pas une solution miracle. C’est même pas une solution zéro émission quand tu regardes l’ensemble du portrait. Mais c’est un grand pas dans la bonne direction. Les études sérieuses le démontrent. Pis ça, c’est vrai presque partout dans le monde, mais c’est définitivement plus vrai au Québec.  

Quand on démonise l’électrification des transports en affirmant que ce serait pas soutenable qu’on remplace toutes les voitures à essence par des voitures électriques, c’est un écran de fumée. On n’est pas dans le monde d’Harry Potter. Électrifier l’ensemble des véhicules de la planète, ça se fera pas d’un simple coup de baguette magique, ça va prendre des décennies. Puis ce serait irresponsable de repousser cette transformation d’autres décennies en attendant la technologie miracle.  

Et d’autant plus que cette technologie miracle, on est en train de la faire naître au Québec. Parce que c’est au Québec, justement, avec la Californie, qu’on adopte le véhicule électrique avec le plus d’enthousiasme en Amérique du Nord. 

(Musique) 

Jesse Caron 

Pendant que l’empreinte écologique des véhicules à essence continue de s’alourdir, celle des véhicules électriques diminue. C’est en bonne partie dû aux progrès dans le recyclage des batteries et la récupération des fameux métaux difficiles à extraire pour leur production.  

Comme pour l’énergie renouvelable, le Québec est parmi les plus avancés au monde dans ce domaine. Et ça se passe dans des entreprises comme Geomega, qui récupère les matériaux rares dans les éoliennes et les véhicules, et Lithion, qui prévoit recycler les batteries de 20 000 véhicules par année à partir de 2023.  

Le Québec ambitionne de devenir une destination mondiale pour la production de matériaux de véhicules électriques recyclés, alors il investit beaucoup d’argent dans cette filière-là. 

Pierre-Olivier Fortin 

Merci Jesse Caron. Je rappelle que Jesse est expert en consommation auto chez CAA-Québec.  

Une auto, qu’elle soit électrique ou à essence, ça reste une auto. Puis les véhicules électriques ont aussi leur angle mort du point de vue de l’environnement. Mais ce n’est pas une raison de jeter le bébé avec l’eau du bain. Quand on y pense, le pétrole, ça reste une ressource non renouvelable tandis que pour l’électricité, c’est déjà possible d’en produire de façon propre.  

C’était Sans détour, le balado de CAA-Québec sur la mobilité électrique. Je m’appelle Pierre-Olivier Fortin, merci d’avoir écouté et à bientôt. 

(Fin du thème musical) 

(Publicité sur fond musical, voix masculine) 

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