Je mets mon condo en location sur Airbnb, suis-je assuré?

(Publicité sur fond musical, voix masculine)

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Andrée-Ann Déry

Saviez-vous qu’il existe des plateformes sur lesquelles vous pouvez louer votre piscine à l’heure ou à la journée? Il y en a aussi pour le faire avec votre vélo, votre terrain de tennis et même votre espace de stationnement!

(Thème musical, qui se poursuit en musique de fond pendant les interventions suivantes)

Andrée-Ann Déry

Depuis quelques années, les plateformes numériques d’échange de biens ou de services entre particuliers se sont multipliées. De nos jours, tout se loue, ou presque! Votre voiture, votre condo, votre piscine, votre espace de stationnement, votre VR, et j’en passe! Mais vous êtes-vous déjà demandé si vous étiez toujours protégé par vos assurances quand vous louez votre bien ou votre propriété à une autre personne?

(Musique)

Andrée-Ann Déry

Ici Andrée-Ann Déry, et dans cet épisode du balado Sans détour de CAA-Québec sur les assurances, on va s’intéresser à l’économie collaborative et faire le tour des choses à vérifier si on souhaite louer nos biens à un tiers. Suzanne Michaud, vice-présidente, assurances, chez CAA-Québec, nous informe à ce sujet.

(Musique, qui disparaît graduellement pendant les interventions suivantes)

Andrée-Ann Déry

Bonjour Suzanne!

Suzanne Michaud

Allô Andrée-Ann!

Andrée-Ann Déry

Suzanne, pour commencer, si on expliquait un peu c’est quoi l’économie de partage et pourquoi on en parle autant depuis quelques années.

Suzanne Michaud

Très bonne idée, Andrée-Ann, commençons par le commencement!

L’économie de partage, qu’on appelle aussi économie collaborative, c’est un modèle économique qui s’appuie sur l’utilisation d’un bien ou d’un service par plusieurs personnes en échange d’une rémunération. À titre d’exemple, tout le monde connaît Uber, la fameuse alternative aux taxis traditionnels. Uber fonctionne à travers une application téléchargeable sur un téléphone mobile qui met en contact un usager et un chauffeur. À l’aide de l’appli mobile, l’usager fait une demande de transport d’un point A au point B et le chauffeur y répond en confirmant la prise en charge du transport. La particularité de ce service, c’est que le chauffeur utilise son propre véhicule pour offrir le transport, et en échange, il reçoit un montant d’argent. Ça devient donc une source de revenus pour le propriétaire du véhicule.

Je vous ai donné l’exemple d’Uber, mais des plateformes numériques d’économie de partage, il y en a toute une panoplie et pour toutes sortes de biens et de services. Il y a Airbnb pour la location d’hébergement, RVezy pour la location de VR, Swimply pour louer votre piscine privée, par exemple. Et il est même possible de louer votre espace de stationnement avec des applis comme Prkair.

L’économie de partage, c’est un concept relativement récent. Son développement rapide au cours des dernières années est directement lié à celui des technologies de l’information. Ce sont les plateformes numériques qui permettent d’établir une relation directe et facile entre les utilisateurs et les fournisseurs de services.

L’arrivée de l’économie collaborative a révolutionné le modèle économique traditionnel. Cette innovation bouscule bien des secteurs et ça demande à tous de s’adapter. Il y a des impacts économiques, fiscaux, juridiques, sociaux et… il y en a aussi pour le domaine de l’assurance.

(Musique, qui disparaît graduellement pendant l’intervention suivante)

Andrée-Ann Déry

Suzanne, j’ai une autre question pour toi. Si on décide de joindre une plateforme d’économie de partage et qu’on commence à louer son condo, sa piscine ou à faire du transport de passagers dans sa voiture, est-ce que nos assurances nous couvrent encore?

Suzanne Michaud

Super bonne question, Andrée-Ann! Et comme tu t’en doutes, la réponse n’est pas aussi simple que oui ou non.

L’économie de partage pose de vrais défis du point de vue de l’assurance. Comme je le disais plus tôt, c’est un modèle économique assez récent. À cause de ça, les compagnies d’assurance n’ont pas beaucoup de données pour bien établir les risques associés à ce type d’utilisation des biens assurés. Mais comme l’économie collaborative est là pour rester, l’industrie de l’assurance doit s’adapter et offrir des protections appropriées, même si elles sont pour le moment établies à partir de données partielles ou incomplètes.

Donc pour être certain d’être bien couvert, la première étape, et la plus importante, c’est de déclarer à votre assureur toutes vos activités de location. Si vous omettez de le faire, l’assureur pourrait refuser de vous indemniser en cas de problème. Il ne faut pas oublier que les contrats d’assurance de dommages visent à couvrir les biens dans le cadre de la vie privée. À partir du moment où on utilise notre bien à des fins commerciales, il ne faut plus uniquement couvrir le bien lui-même, mais aussi couvrir tous les risques associés à l’usage qu’on en fait.

Qu’il soit question d’une police d’assurance auto si on utilise notre véhicule pour offrir un service de transport ou d’une police d’assurance habitation si on loue notre condo ou notre piscine, il faut bien s’informer, car chaque assureur a ses propres conditions.

Par exemple, plusieurs assureurs couvrent sans frais leurs clients qui louent leur unité d’habitation pour moins de 30 jours par année. Par contre, d’autres pourraient décider d’augmenter votre prime ou le montant de la couverture en responsabilité civile, s’ils considèrent que les risques de réclamations sont plus élevés. Il est aussi possible que certains vous imposent des conditions ou des limitations à votre couverture. Ça pourrait être une franchise plus élevée pendant les périodes de location, par exemple, ou l’exclusion de certaines protections, comme la couverture en cas de vandalisme.

Maintenant, si on regarde le formulaire d’assurance automobile du Québec pour les propriétaires de véhicule, de son petit nom le F.P.Q. n^o 1, il comporte une exclusion importante: il ne couvre pas les sinistres qui surviennent pendant que le véhicule assuré est utilisé comme taxi, véhicule de visites touristiques, autobus, autocar ainsi que toute utilisation commerciale du véhicule.

Bien sûr, un assureur peut décider d’accepter de couvrir ces situations par un avenant particulier. Certains le font d’ailleurs, mais il faut s’attendre à payer plus cher pour cette protection. Et pour en bénéficier, il faut d’abord avoir informé son assureur de l’utilisation qu’on compte faire de notre véhicule.

Ce ne sont que quelques exemples, parce qu’il n’y a pas de règle universelle qui s’applique. Selon l’activité de location que vous souhaitez faire et selon votre assureur, les termes et les conditions peuvent varier. Au risque de me répéter, pour votre protection, si vous louez votre bien assuré à une autre personne, informez-en votre assureur. Vous vous éviterez bien des mauvaises surprises!

(Musique, qui disparaît graduellement pendant les interventions suivantes)

Andrée-Ann Déry

Mais Suzanne, je suis certaine d’avoir déjà vu ça: mais il n’y a pas des applications d’économie de partage qui offrent des assurances à leurs utilisateurs?

Suzanne Michaud

T’as pas tort, Andrée-Ann, c’est tout à fait juste. Aujourd’hui, plusieurs plateformes d’économie collaborative offrent des protections d’assurance à leurs usagers, autant du côté de l’utilisateur que du côté du fournisseur.

C’est vrai que ça met en confiance de voir qu’on a une certaine protection, et la confiance, c’est un pilier important de ce type d’échange de produits et de services entre particuliers.

Mais vous me voyez venir! Toutes les protections d’assurance offertes par ces applications ne sont pas équivalentes et elles possèdent toutes leurs particularités. Encore une fois, il est hyper important de bien se renseigner et de bien comprendre dans quelles circonstances et pour quel montant de couverture on est protégé.

Dans certains cas, et selon votre niveau de tolérance au risque, il est possible que la couverture vous convienne. Mais dans d’autres cas, la couverture peut être nettement insuffisante. Il peut même y avoir certaines situations qui ne sont pas couvertes.

Par exemple, il est possible que la couverture en responsabilité civile offerte par une plateforme de location d’hébergement ne soit pas assez élevée pour vous couvrir si un voyageur vous poursuit.

Aussi, selon la valeur de l’hébergement que vous louez, il est possible que le montant offert pour couvrir les dommages à votre propriété pendant la période de location ne soit pas suffisant. Par exemple, si votre chalet vaut plus d’un million de dollars et que tout passe au feu pendant la location, mais que la couverture offerte est inférieure à ce montant, vous pourriez devoir débourser la différence de votre poche pour reconstruire votre chalet et le rééquiper.

C’est pourquoi il est très important de s’attarder à tous les détails de ces offres d’assurance. Le but n’est pas d’être surassuré ou de contracter une assurance qui n’est pas nécessaire, mais bien de valider qu’il n’y a pas de zones grises. Et pour ça, votre assureur est le mieux placé pour vous assister dans le choix des protections complémentaires qui conviennent le mieux à votre situation.

(Thème musical, qui se poursuit en musique de fond pendant les interventions suivantes)

Andrée-Ann Déry

Super éclairant encore une fois Suzanne! Merci de partager avec nous ces trucs d’experts.

Suzanne Michaud

En assurance, Andrée-Ann, y’a rien de plus important que de bien se renseigner et surtout de bien comprendre!

Andrée-Ann Déry

C’est vrai que l’économie collaborative, c’est facile d’utilisation, convivial, et ça nous offre plus de possibilités comme consommateur et plus d’opportunités de revenus comme fournisseur. Mais pour ne pas perdre au change, il vaut toujours mieux prévenir que guérir. Et si on loue un Airbnb en Ontario ou dans les Maritimes, il faut penser aux assurances voyage! On en parle dans le prochain épisode.

C’était Sans détour, le balado de CAA-Québec. Je m’appelle Andrée-Ann Déry, merci d’avoir écouté et à très bientôt!

(Fin du thème musical)

(Publicité sur fond musical, voix masculine)

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