Pneus: le tour de vos questions

Publié le 5 novembre 2024
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Nous répondons aux questions les plus fréquentes à propos des pneus. Usure, dates idéales pour les changer, composition de la semelle, pression d’air, achats sur Internet, pneus quatre-saisons, et plus! Simon Bourassa, porte-parole de CAA-Québec, anime cet épisode. Il discute avec Jesse Caron, expert automobile.

Voyez l’épisode en vidéo 

Transcription

Simon Bourassa 

Acheter des pneus sur Internet. Garder ses vieux pneus d’hiver tout l’été pour les user à la corde. Choisir des pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver. Est-ce la bonne chose à faire? Maintenant, la pression des pneus, c’est la même chose en été, en hiver? C’est quand le moment idéal pour changer ses pneus? Et est-ce que le pays d’origine des pneus est important? 

 

(Thème musical) 

 

Les pneus, c’est un sujet pour lequel les membres CAA-Québec ont toujours énormément de questions. Il y a aussi beaucoup d’informations contradictoires qui circulent à ce sujet. Ce pour quoi on a décidé de répondre à celles qui reviennent le plus souvent. 

 

(Suite du thème musical) 

 

Je suis Simon Bourassa. Bienvenue dans ce nouvel épisode du balado Sans détour de CAA-Québec. Aujourd’hui, je suis avec Jesse Caron, expert automobile chez CAA-Québec, puis on parle de pneus.  

 

Salut Jesse!  

 

Jesse Caron 

Salut Simon!  

 

Simon Bourassa 

C’est vrai que c’est un incontournable, les pneus. C’est des questions qui sont très fréquemment posées auprès de nos conseillers aux services-conseils en mobilité.  

 

Jesse Caron 

Ben c’est dans le top 3, puis les 2 autres sujets, je vous le donne en mille, c’est les véhicules électriques et la valeur marchande. Mais les pneus, là, vraiment, c’est tout le temps-là. 

 

Simon Bourassa 

Ben ça tombe bien, on va faire le tour de la question, on va essayer de démystifier tout ce qui touche les pneus. Puis ben, je me tourne vers toi, là, je sais pas trop par où commencer. 

 

Jesse Caron 

Ben je vais commencer par le plus évident, la pression d’air, hein. C’est vraiment primordial. Puis on y pense pas tout le temps, mais il faudrait la vérifier une fois par mois pour s’assurer qu’on est en sécurité. Pourquoi aussi souvent? Ben c’est parce que la pression elle fluctue en fonction de la température.  

 

D’abord et avant tout, faut savoir à quelle pression il faut gonfler les pneus. Et ça on va le trouver soit dans le manuel du propriétaire, bien sûr, mais plus simplement sur une étiquette qui est dans le cadre de la portière du côté conducteur, parfois aussi dans le coffre à gants ou sur le volet de la porte du réservoir d’essence.  

 

Donc si je reviens à la température, à chaque fois que le mercure baisse de 6 °C, on va perdre un PSI. Donc si on fait le calcul rapidement, on les a installés, il faisait encore 10°, par exemple les pneus d’hiver au mois d’octobre, et là on arrive en décembre. Puis on a une petite vague de froid, il fait -20, on a perdu 5 PSI. Donc si on n’a pas revérifié la pression, à ce moment-là, on peut se retrouver avec des pneus sous-gonflés qui peuvent avoir des conséquences sur la tenue de route, sur la sécurité, mais aussi sur la consommation d’essence.  

 

Simon Bourassa 

En atelier mécanique, on nous conseille souvent de gonfler nos pneus à l’azote. Est-ce que ça vaut le coup? 

 

Jesse Caron 

Ben c’est pas mauvais de faire ça, évidemment, hein, ça va garder la pression plus constante, mais pour que ça fonctionne, il faut s’assurer qu’il y ait plus du tout d’air dans le pneu. Donc ça veut dire le gonfler à l’azote, le redégonfler, le faire 2-3 fois. Donc c’est pas tous les ateliers qui vont nécessairement prendre ces précautions-là et ça coûte 4, 5, 6$ par pneu. Donc si on le vérifie une fois par mois, on n’a pas besoin de l’azote.  

 

Donc il faut simplement s’assurer qu’on a le bon nombre de livres d’air par pouce carré. Ça, c’est les fameux PSI, et c’est indiqué là sur l’étiquette dans la porte.  

 

Simon Bourassa 

Si on parle d’achat de pneus neufs maintenant. Quand changer ses pneus? On sait qu’au Québec, la loi exige que la bande de roulement ait 2/32 po (2 trente-deuxièmes de pouce) de rainures, mais ça semble peu là, on peut pas commencer l’hiver comme ça. 

 

Jesse Caron 

Mais pas du tout, 2/32 po (2 trente-deuxièmes de pouce), c’est quelques feuilles de papier d’épaisseur. Donc 5 minutes après les avoir posés, les pneus seraient déjà bons pour le conteneur. Donc on se risque pas avec ça, on y va plutôt avec une profondeur minimale de 6/32 po (6 trente-deuxièmes de pouce) pour commencer l’hiver, là on va se rendre à la fin de la saison. Déjà, bon, des pneus rendus là sont plus à leur meilleur, mais on devrait être capable quand même de traverser l’hiver sans trop d’encombres.  

 

Il faut savoir évidemment qu’il faut être prêt à toutes sortes de conditions, on n’a pas juste de la neige profonde, de la traction dans la neige, mais aussi une adhérence sur la glace. Comment aussi les pneus doivent composer avec la gadoue, il y a la glace noire et tout. Donc c’est pour ça qu’on veut avoir une marge quand même de protection minimale.  

 

Et pour savoir où on en est rendu, ben c’est sûr qu’on peut se procurer un profondimètre ou une jauge pour mesurer la profondeur de la bande de roulement dans les grandes surfaces. On peut aussi demander à son atelier de confiance de mesurer la profondeur des pneus quand on va les retirer pour savoir si on va devoir en acheter la saison d’après.  

 

Simon Bourassa 

Donc la technique du 25 cennes, ça marche ça ou…? 

 

Jesse Caron 

Ben ça marche, mais disons que c’est plus ou moins précis, puis qu’on a les outils partout autour là pour pouvoir avoir une mesure plus adéquate.  

 

Simon Bourassa 

Il y a plusieurs gammes de qualité, de prix aussi, dans les pneus. Il y a des trucs vraiment pas chers, il y a des pneus extrêmement chers, il y a le milieu. Qu’est-ce que tu conseilles? Où est-ce qu’on devrait se situer là-dedans?  

 

Jesse Caron 

Ben d’habitude, dans le domaine des pneus, on en a pour son argent. Donc si on choisit des pneus très très économiques, ce qui va arriver c’est qu’il y a moins de recherche et de développement qui sont appliqués pour les concevoir puis les fabriquer. Des produits qui rentrent dans la composition de la gomme sont moins perfectionnés. Aussi, souvent les rainures vont être moins profondes. Pis ça, on le verra pas nécessairement à l’œil nu.  

 

Donc il vaut mieux payer un petit peu plus cher pour au moins acheter une gamme de pneus intermédiaires. Donc il y a les plus économiques, il y a les intermédiaires et il y a les haut de gamme. Si on achète un pneu intermédiaire, souvent on va bien s’en sortir et ça nous coûtera pas nécessairement beaucoup plus cher que pour des pneus très économiques.  

 

Puis, évidemment, si on veut la crème, si on conduit souvent sur la glace noire et puis qu’on veut une traction maximale, une adhérence maximale, ben là on va se tourner vers des pneus haut de gamme. Mais il va falloir sortir plus d’argent de son portefeuille, ça c’est certain.  

 

Simon Bourassa 

Comme pour tout produit, on peut magasiner sur Internet. Est-ce que c’est une bonne idée pour les pneus? 

 

Jesse Caron 

C’est sûr qu’on peut magasiner les pneus sur Internet comme n’importe quoi. Mais il faut appliquer les mêmes critères de recherche que quand on se rend dans un atelier, c’est-à-dire, il faut connaître la dimension, mais c’est pas tout, et la cote de vitesse est importante. L’indice de charge aussi, particulièrement si on a un véhicule électrique. Et là ben on n’aura pas accès aux conseils d’un professionnel. 

 

C’est la même chose pour le service après-vente. Si jamais on a une crevaison, un hasard de route ou une défaillance du pneu, vers qui on va se tourner pour faire corriger ça? Est-ce que ce sera plus complexe? C’est des questions à se poser. Et enfin, il y a certains garagistes qui aimeront peut-être pas ça nous voir arriver avec un jeu de pneus qu’on a acheté ailleurs, parce qu’il faut reconnaître qu’il y a quand même une certaine marge de profit sur les produits pour eux.  

 

Donc on peut le faire, mais peut-être qu’il faut se poser des questions. 

 

Simon Bourassa 

Le pays de provenance du pneu, est-ce que ça a une importance? Le marché asiatique est foisonnant de toutes sortes de gammes de produits. Est-ce qu’on peut aller là?  

 

Jesse Caron 

On peut tout à fait aller là. C’est pas tant le pays où les pneus sont fabriqués qui importe que la qualité des produits. Il y a des grandes marques européennes, nord-américaines aussi, qui font fabriquer des pneus dans des pays asiatiques et ce sont des produits de très bonne qualité. Si on connaît pas la marque sur le pneu, c’est là qu’il y a un gros signal d’alarme qui devrait sonner. Peut-être que là on va se retrouver avec un produit vraiment moins adapté à nos hivers au Québec 

 

Simon Bourassa 

Les pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver. On entend toutes sortes de choses. Certains disent que c’est correct, ça fait le travail, d’autres disent d’éviter ça. Qu’est-ce que tu conseilles, Jesse?  

 

Jesse Caron 

Ben, les gens qui sortent pas quand il y a une tempête de neige, les gens qui partent en Floride et qui ont juste besoin de pneus pour le trajet-là, puis pour aussi répondre aux obligations légales, mais là, ça, ça peut faire le travail. Mais en réalité, on se retrouve avec des pneus qui sont pas vraiment optimaux l’été, puis qui sont pas vraiment à leur meilleur l’hiver non plus.  

 

La gomme de ces pneus-là est un peu entre les deux. Donc ça, ça veut dire que l’été elle va être un peu trop molle. Ça va favoriser malheureusement une usure plus rapide. Ça peut aussi allonger les distances de freinage par rapport à ce qu’on aurait normalement. La tenue de route sera pas nécessairement la meilleure non plus. Et l’hiver, ben c’est le contraire. La gomme est pas assez molle, donc n’adhère pas nécessairement beaucoup à la glace. Ça peut être correct pour la traction dans la neige profonde, mais les pneus vont s’user assez rapidement.  

 

Et en plus, comme ils restent installés toute l’année sur le véhicule, la nature humaine étant ce qu’elle est, on va peut-être oublier de les faire permuter et là ça va encore accélérer leur usure. Donc pour vraiment avoir le meilleur des 2 mondes, on est mieux d’acheter 2 jeux de pneus qui vont s’user au bon rythme et qui vont être appropriés à chaque saison.  

 

Simon Bourassa 

C’est vrai que si on les garde à l’année, ils risquent de s’user plus rapidement. Donc au revoir l’économie! Maintenant, gardez ces vieux pneus d’hiver tout l’été, là, pour les user. Est-ce que c’est sécuritaire ça?  

 

Jesse Caron 

Ben, premièrement, c’est légal. Donc de ce côté-là, c’est réglé. On peut garder les pneus d’hiver à l’année à moins qu’ils aient des crampons. 

 

Pour ce qui est de la sécurité, ben il peut y avoir certains compromis. En matière d’aquaplanage, ça résistera pas aussi bien que des pneus d’été. Les distances de freinage peuvent être plus longues. Puis s’il fait très chaud puis que le pneu est très usé, dans les cas extrêmes ça pourrait aller jusqu’à des risques d’éclatement.  

 

Le confort sera pas optimal non plus, surtout le confort auditif, parce que les pneus peuvent être bruyants. Puis en plus la consommation d’essence pourrait augmenter parce que les pneus ont tendance à plus adhérer avec la chaussée. Donc c’est pas la meilleure idée de garder des pneus d’hiver, on passe aux pneus d’été et là on va être entre bonnes mains.  

 

Simon Bourassa 

Merci pour les conseils, Jesse. 

 

Jesse Caron 

Un grand plaisir!  

 

Simon Bourassa 

Je rappelle que Jesse Caron est expert automobile chez CAA-Québec. Ce qu’on retient, ben c’est de choisir le pneu en fonction de ses besoins, de son utilisation, mais surtout de bien s’informer. 

 

Si vous vous posez encore la question à quel moment c’est préférable de changer ses pneus lorsque la saison change, ben on y va avec la règle simple du 7 degrés, tout simplement. Lorsqu’il fait 7°C pendant plusieurs journées consécutives, que ce soit au printemps ou à l’automne, ben c’est le moment de les changer. Pour ce qui est de l’automne, vous risquez pas d’user vos pneus prématurément. Pis ce qui est important, ben c’est simplement de pas dépasser le 1er décembre, évidemment. 

 

C’était Sans détour, le balado de CAA-Québec. Je m’appelle Simon Bourassa, merci d’avoir été là. On se retrouve bientôt pour un autre épisode. 

 

(Thème musical)