Les effets du vieillissement sur la conduite
La perception, la prise de décision et la réaction au volant
Avec une douzaine de décisions prises en moyenne à chaque kilomètre et moins d’une demi-seconde pour réagir et éviter un accident, il faut être au mieux de ses capacités physiques et intellectuelles pour conduire un véhicule, et ce, peu importe l’âge. Mais le poids des années varie d'un individu à l'autre. De façon générale, on assiste à une diminution sensorielle (audition, vue), cognitive (mémoire, attention) et physique (coordination des mouvements, fragilité du corps)
La vision, sens essentiel à la conduite
Le sens le plus utilisé pour la conduite automobile est la vue. Les yeux procurent jusqu’à 85% de l’information dont nous avons besoin pour prendre de bonnes décisions au volant. Pourtant, dès 40 ans, la vue commence à baisser. Jusqu’à quel point? Constatez-le par vous-même.
La quantité de lumière nécessaire pour conduire double à peu près tous les 13 ans.
Une personne de 45 ans a besoin de 4 fois plus de lumière qu’une personne de 19 ans. Il en faut 10 fois plus à un sexagénaire.
20 ans
Les jeunes adultes ont besoin de peu de lumière pour bien voir lorsqu’ils conduisent la nuit.
40 ans
Avec l’âge, les pupilles rétrécissent et sont moins réceptives aux changements relatifs à la lumière ambiante.
60 ans
Avec l’âge, les pupilles rétrécissent et sont moins réceptives aux changements relatifs à la lumière ambiante.
80 ans
De jour, les yeux du conducteur de 80 ans perçoivent six fois moins de lumière que ceux du conducteur de 20 ans. Et cette différence s’accentue à 16 fois la nuit.
L’aptitude à fixer clairement son regard sur les objets diminue avec l’âge.
Par exemple, les conducteurs de plus de 40 ans ont besoin de 3 secondes, ou plus, pour faire le foyer entre les objets éloignés et ceux rapprochés (comme lorsque le regard passe de l’indicateur de vitesse à la route), et ce délai continue d’augmenter avec l’âge.
Les aînés sont plus sensibles à l’éblouissement.
En vieillissant, le cristallin de l’œil s’épaissit, la pupille rétrécit, et les muscles perdent de leur élasticité. Il faut 8 fois plus de temps à une personne de 55 ans pour récupérer après un éblouissement que pour un adolescent de 16 ans.
Ce délai affecte la conduite nocturne, le passage dans un tunnel et même la conduite dans des rues ombragées. Les aînés peuvent aussi être éblouis par les phares plus hauts de gros véhicules (camionnettes, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport).
La sensibilité aux contrastes diminue avec l’âge.
Il devient alors plus difficile, par exemple, de voir une auto grise ou un piéton vêtu de beige.
La vision périphérique réduit avec l’âge.
Et la perception de la profondeur diminue, ce qui affecte l’aptitude à déterminer à quelle vitesse les autres véhicules se déplacent. Cela:
accroît les risques de collisions latérales aux intersections.
rend difficile le repérage d’un objet particulier, surtout s’il se fond dans un environnement surchargé.
modifie l’éclat ou la perception de certaines couleurs, surtout le rouge.
Rappelons aussi que les gens d’un certain âge sont plus susceptibles de développer des maladies de l’œil, comme le glaucome et la cataracte.
La conduite nocturne
La conduite nocturne peut être difficile pour tous les conducteurs, mais encore plus pour les aînés qui ont besoin de davantage de lumière et d’une plus grande concentration. Voici quelques conseils pour la conduite nocturne:
Respecter les limites de vitesse
Emprunter des routes connues
Augmenter la distance entre votre véhicule et celui qui précède à au moins 4 longueurs de voiture
Les médicaments et la conduite automobile
C’est un fait, les gens d’un certain âge prennent plus de médicaments que les plus jeunes. Que ce soient des médicaments d’ordonnance ou en vente libre (médicaments contre le rhume et les allergies, sirops contre la toux et divers produits d’aide au sommeil), bon nombre d’entre eux entraînent de la somnolence, drainent de l’énergie et, certains peuvent même avoir pour effet de prolonger le temps de réaction et d’affaiblir les facultés au volant.
Des risques réels d’accident avec les médicaments
Bien que les statistiques qui relient l’utilisation de médicaments au taux de collision soient encore insuffisantes, plusieurs études ont conclu que les médicaments couramment prescrits pour soulager l’anxiété, le stress et les spasmes musculaires peuvent doubler les risques de collision.
Alcool, drogue et médicaments: ne pas mélanger!
L’absorption de plusieurs médicaments mélangés avec de l’alcool peut entraîner des effets secondaires inattendus et dangereux, tout en diminuant encore plus les facultés au volant.
L’alcool seul aussi est loin d’être inoffensif. Les recherches démontrent qu’en vieillissant, les gens le tolèrent de moins en moins et que son effet dure plus longtemps.
Pour sa part, la consommation de drogue, à des fins récréatives ou thérapeutiques, est tout aussi dangereuse que l’alcool au volant. Conduire gelé, c’pas mieux que conduire paqueté.
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