Transcription
(Publicité sur fond musical, voix masculine)
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Jesse Caron
Quand on pense à la recharge d’un véhicule électrique, on pense aux bornes sur la route. Mais en réalité, c’est surtout à la maison que ça se passe.
(Thème musical)
Pierre-Olivier Fortin
Pour qu’un véhicule électrique puisse rouler, faut bien le recharger un moment donné. C’est vrai que les bornes sur la route sont utiles pour faire des longs trajets par exemple, mais c’est pas là que les propriétaires de véhicules électriques vont recharger la plupart du temps. C’est plutôt à la maison, avec une borne qui est dans l’entrée ou dans le garage. Effectivement, c’est plus difficile pour ceux qui sont en appartement ou en condo. Jesse Caron, l’expert auto de CAA-Québec, nous parle des solutions qui existent. Voici Sans détour, le balado de CAA-Québec sur la mobilité électrique.
(Musique)
Jesse Caron
Pour les propriétaires de véhicules tout électriques ou d’une hybride rechargeable avec une grosse batterie, installer une borne domestique, c’est presque obligatoire. Ça coûte environ 800 à 1500$, mais on récupère 600$ grâce à une remise du gouvernement du Québec.
Une bonne résidentielle, ça s’installe dans le garage ou dehors, sans problème, tant qu’on a une prise de 240 volts, préférablement posée par un maître électricien. Si on met la borne dehors, il vaut mieux choisir des matériaux bien adaptés à notre climat rigoureux. On parle ici d’un boîtier solide et de câbles flexibles.
C’est sûr que le choix des matériaux explique l’écart de prix, mais il y a aussi diverses options, comme la programmation et la puissance électrique de la borne. Et tous les utilisateurs le disent, y’a rien comme partir avec un véhicule toujours plein d’énergie, bien chaud l’hiver grâce au préchauffage quand on le branche et sans devoir s’arrêter pour faire le plein, sauf pour les longs trajets.
(Musique)
Jesse Caron
C’est aussi possible d’installer une bonne résidentielle quand on habite dans un condo ou un appartement en ville, du moins si on possède une place de stationnement. Dans les condos neufs ou récents, il y a de plus en plus souvent des prises de 240 volts qui sont déjà présentes dans le stationnement intérieur. Et ça, c’est inscrit dans le Code du bâtiment le plus récent. Pour les édifices existants, il faut s’entendre avec le syndicat de propriétaires.
Le coût et la facilité d’installation de la borne dépendent de la proximité du compteur et de la salle électriques avec le stationnement. Le gouvernement du Québec propose une aide financière pour éponger la facture, généralement à hauteur de 50%. Pour les locataires, il faut s’entendre avec le propriétaire pour le partage des coûts. Ça donne de la valeur au bâtiment et le locataire pourra toujours repartir avec sa borne s’il déménage.
(Musique)
Jesse Caron
Si on stationne dans la rue ou qu’on fait souvent des longs trajets, on a besoin des bornes publiques. On est choyé au Québec parce qu’on est un des endroits en Amérique du Nord où les réseaux sont les plus développés. Il y a plus de 6000 bornes de recharge en tout, dont près de la moitié seulement dans le principal réseau qui s’appelle le Circuit électrique. La plupart sont des bornes de niveau 2 à 240 volts, comme les bornes résidentielles. Elles sont pratiques pour une recharge partielle pendant qu’on mange ou qu’on magasine, et ça coûte 1$ l’heure, facturée à la minute.
Quand on va vraiment loin ou qu’on est pressé, c’est plutôt les bornes de recharge à courant continu, familièrement appelées les bornes rapides, qu’il faut viser. Là c’est beaucoup plus cher, on parle de 12$ de l’heure et il faut les utiliser avec parcimonie parce qu’elles ont tendance à dégrader plus rapidement que les autres la capacité de la batterie. Mais elles sont nettement plus rapides, 80% de la charge est récupérée en 30 à 60 minutes selon la taille de la batterie. Et la plupart du temps, ça va encore plus vite parce que la batterie est loin d’être vide quand on la recharge. Aujourd’hui, tous les modèles 100% électriques sont compatibles et y en a plusieurs qui sont prêts à recevoir encore plus de puissance.
Martin Archambault est délégué principal au développement des affaires pour la direction de l’électrification des transports d’Hydro-Québec. Il nous explique que le réseau est déjà en train de se bonifier.
Martin Archambault
Ben au moment où on se parle, il y a environ 450 bornes rapides d’installées sur le réseau du Circuit électrique. Et puis le plan de match qui avait été donné par le gouvernement était de 1600 bornes pour 2027, puis ça a été augmenté dernièrement pour 2500 bornes rapides d’ici l’horizon 2030. Fait que ça vous donne une idée, on a 2000 bornes de recharge rapides supplémentaires à installer dans moins de 10 ans.
La technologie va s’en aller forcément vers des bornes qui vont être plus puissantes, qui vont permettre une recharge plus rapide. On installe actuellement des 50 et de plus en plus de 100, on a des 150 et des 350 kilowatts à l’essai. Donc sur un horizon relativement court, on peut s’attendre à voir apparaître des bornes qui auront en haut de 100 kilowatts, soit 150 kilowatts et plus pour faire face aux nouveaux véhicules qui nous arrivent.
(Musique)
Jesse Caron
Le gouvernement du Québec a énoncé son souhait d’interdire la vente de véhicules neufs à essence en 2035. Selon Martin Archambault, le réseau de distribution sera prêt à alimenter un nombre croissant de véhicules électriques.
Martin Archambault
Faut comprendre qu’au Québec, on est dans une situation qui est passablement unique au monde. C’est-à-dire qu’ici, contrairement à ailleurs, on chauffe essentiellement à l’électricité, ce qui fait qu’on a déjà un réseau qui est beaucoup mieux armé que les autres réseaux ailleurs dans le monde pour faire face à des grandes quantités d’énergie, dans un court laps de temps, donc des pointes d’énergie. Donc, on peut déjà facilement penser que le réseau tel qu’il est peut alimenter tout près d’un million de voitures électriques.
Mais, dans les 10 prochaines années, on a une équipe qui s’occupe de suivre la progression de la demande en électricité, essentiellement par les nouvelles voitures qui vont arriver sur le parc, puis adapter notre infrastructure pour être capable de suivre la cadence. Donc y’a absolument pas à s’inquiéter sur notre capacité à fournir l’énergie. Faut comprendre que le Québécois moyen fait quoi, 45km par jour pour aller travailler? Donc c’est 2h de recharge au maximum. Donc l’idée va être de bien répartir la charge au fil du temps et c’est là-dessus que Hydro-Québec et ses filiales, comme Hilo, travaillent pour s’assurer qu’on va être en haut de la tête là pour être capable de faire face à tout ça.
(Musique)
Pierre-Olivier Fortin
Tout ce qui touche le véhicule électrique se développe à la vitesse de l’éclair. C’est aussi le cas du réseau de bornes publiques. Le nombre a doublé en 2 ans, puis le Circuit électrique installera 2500 bornes rapides d’ici 2030. Bref, des bornes, y en manquera pas.
C’était Sans détour, le balado de CAA-Québec sur la mobilité électrique. Je m’appelle Pierre-Olivier Fortin, merci d’avoir écouté et à bientôt.
(Fin du thème musical)
(Publicité sur fond musical, voix masculine)
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