Financement de la mobilité: les automobilistes font déjà leur juste part!
La mobilité durable est à la fois une nécessité et un grand défi. Mais qu'en est-il de son financement? Les récents échanges houleux entre la ministre des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) et les sociétés de transport collectif, ainsi que la tenue du Forum 2023 de la Politique de la mobilité durable (PMD), ont tous deux fait les manchettes et remis les besoins financiers au cœur du débat.
Plusieurs sociétés de transport public font face à de lourds déficits accumulés, sans parler de l’état du réseau routier, qui ne fait que s’aggraver année après année. En bref, les besoins en infrastructures sont criants, alors que les améliorations se font timides.
Tous demandent de l’argent, mais qui doit payer? La réponse n’est pas simple, mais pour CAA-Québec, il faut absolument résister au vieux réflexe de taxer encore plus l'automobiliste.
Rappelons que, déjà, la principale source de financement1 des investissements dans le réseau routier et le transport collectif provient du portefeuille des automobilistes. Trop peu de gens le savent: 1,46 milliard de dollars en 2021-2022 provenaient entièrement de leurs poches pour financer le transport en commun, un montant qui grimpe chaque année.
Et pourtant, ils ne sont pas les seuls bénéficiaires indirects du transport en commun. Piétons, cyclistes, motocyclistes, camionneurs, entreprises, propriétaires fonciers: tous doivent être mis à contribution.
Les propriétaires d’automobiles n’ont pas à financer seuls le déficit des sociétés de transport. En effet, procéder ainsi n’ajoutera pas de services rapides, efficients et confortables, qui leur permettront d’accroître la part du transport collectif dans leur cocktail de mobilité, ce qui est pourtant nécessaire en 2023. Couper dans les services sans multiplier les sources de revenus est impensable.
Malgré cela, les solutions proposées pour financer le transport collectif par les divers groupes de pression et organismes sont souvent celles qui passent par une augmentation de la taxation d’un seul payeur: l’automobiliste.
L'heure est à la diversification des sources de financement. Car non: les poches des automobilistes ne sont pas sans fond.
Des solutions à la portée de tous, pour un financement équitable
CAA-Québec s’est déjà prononcé sur le sujet dans un mémoire présenté dans le cadre du Chantier sur le financement de la mobilité en 2019. L’organisation demandait alors au gouvernement de reconnaître l’importante contribution des automobilistes pour le financement du transport collectif. CAA-Québec réitère aujourd’hui son appui à toutes mesures raisonnables, novatrices et équitables, favorisant la mobilité de tous les Québécois. Diversifier les intrants demeure la solution: impôt sur le revenu, taxe à la consommation, tarification du carbone et plus. Après tout, le transport collectif est un bien commun, et son financement doit suivre ce principe.
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(1) Le financement provient du Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT).